FOGEFOR 2018 en Midi-Pyrénées

En 2018, le CRPF Occitanie a activement formé des propriétaires forestiers à la gestion forestière, en lien avec les associations (inter)départementales FOGEFOR qui rassemblent des sylviculteurs et professionnels de la forêt attachés à développer par la formation les bonnes pratiques de gestion dans les forêts privées.

 

Dans les départements de Midi-Pyrénées, ces formations ont fait l’objet d’un accompagnement européen (FEADER) dans le cadre du projet « FOGEFOR 2018 en Midi-Pyrénées - Former les propriétaires de forêts privées pour les aider à gérer durablement leur patrimoine boisé ». Six formations ont été mises en place dans ce cadre, rassemblant au total 81 stagiaires qui ont largement fait part de leur satisfaction, au travers des enquêtes organisées à la fin de chaque session auprès des stagiaires. Nombre d’entre-eux manifestent même la volonté de continuer à se former !

 

  • Une formation sur la gestion des peuplements feuillus s’est tenue dans le sud Haute-Garonne et l’ouest de l’Ariège (Comminges et Couserans). Ce stage faisait écho à une demande de formation exprimée à l’occasion d’actions d’animation menées ces dernières années sur ce secteur (PDM Saint-Martory, projet GASPYR…). Dans cette zone de forêts majoritairement feuillue à base de chêne, les pratiques sylvicoles traditionnelles – essentiellement sylviculture de taillis avec maintien de quelques réserves - s’inscrivaient dans un contexte d’économie « paysanne » et sont souvent tombées en désuétude. La forêt présente ainsi de fréquents signes de vieillissement et les propriétaires qui manifestent le souhait d’une reprise en main ont alors besoin d’un appui technique.

   18 personnes ont assisté à ce stage, étalé sur 4 jours d’avril à mai. Les différents sujets touchant à la gestion des peuplements feuillus ont été abordés à la faveur d’exposés en salle et, surtout, de visites et d’exercices de terrains : description des peuplements forestiers, techniques de sylviculture et organisation de la gestion, vente des bois, présentation des acteurs et du cadre réglementaire et fiscal de la forêt…

 

  • En Aveyron, c’est un stage d’initiation de 3 jours qui s’est tenu en avril dans la Haute-Vallée du Lot. Plus spécialement destinée à des propriétaires ne disposant pas ou peu de connaissances de base, cette formation a permis à une dizaine de participants d’apprendre à reconnaître les parcelles améliorables, d’acquérir les notions de base en matière de croissance des arbres, de techniques sylvicoles et de commercialisation, de savoir où obtenir une aide technique… Compte-tenu des spécificités forestières du secteur, un focus a aussi été organisé concernant la gestion des taillis à vocation « bois de chauffage » ou piquets (châtaignier) pour la partie nord, et les enjeux de sylvopastoralisme pour la partie caussenarde. Comme d’habitude, les exposés en salle ont alterné avec les visites et les exercices en forêt.

 

  • Deux stages relatifs au maniement en sécurité de la tronçonneuse se sont tenus dans le sud Aveyron / nord Tarn, et dans le nord du Lot en octobre et novembre, avec l’appui de la société spécialisée SYLVA-Services :

 

- Dans le sud Aveyron / nord Tarn, la formation s’inscrivait en complémentarité avec deux Plans de Développement de Massif, actuellement en cours sur le même périmètre géographique. Dans ces secteurs de forêt paysanne, les propriétaires forestiers possèdent souvent des tronçonneuses, mais pas toujours les connaissances et les équipements de sécurité nécessaires pour une bonne utilisation de ces matériels. La douzaine de stagiaires présents a ainsi pu se « mettre à niveau » pour réaliser eux-mêmes des travaux d’entretien de leur bois souvent trop coûteux lorsqu’ils sont confiés à un prestataire. La formation avait en effet également un objectif sylvicole affiché, visant à permettre aux stagiaires d’intervenir sur des parcelles qui auraient sinon été laissées à l’abandon. Le stage incluait d’ailleurs pour cette raison une journée consacrée à la sylviculture, et en particulier au choix des arbres à conserver ou à abattre dans une logique d’amélioration des peuplements forestiers.

 

Dans le nord du Lot, le stage proposé faisait suite à des formations de base et de perfectionnement organisées les années précédentes. Un rappel en matière de sylviculture était donc inutile après de ce public déjà initié. Le stage a donc pu se focaliser sur les aspects pratiques d’abattage d’arbres et d’entretien de la tronçonneuse, incluant également une journée consacrée au débroussaillement. Une dizaine de personnes en ont bénéficié.

 

  • Le département du Gers a accueilli pendant deux jours, en octobre, un stage ciblé sur la gestion forestière dans des zones à fort enjeu environnemental. Le secteur concerné : sud Armagnac et bordures de l’Adour, abrite en effet des habitats et espèces remarquables identifiés, notamment sur quatre sites Natura 2000. Or, c’est aussi le premier territoire forestier du département, avec notamment des peuplements de Chênes pédonculés de très grande qualité. Avec l’appui de l’ADASEA du Gers, animatrice de sites Natura 2000, et du Conservatoire de l’Environnement en plus du CRPF, les 12 participants ont pu mieux connaître les habitats et les espèces « à enjeux » présents dans les différents faciès forestiers du secteur, comprendre les conditions permettant leur maintien, et imaginer les adaptations sylvicoles ou points de vigilance à mettre en place dans un double objectif d’efficacité économique : amélioration de la qualité des peuplements à un coût maîtrisé et sans sacrifice d’exploitabilité, et de préservation de la biodiversité.

 

  • Outre le stage « tronçonneuse et sylviculture » déjà évoqué, le département du Tarn a également été le lieu, dans sa partie résineuse, d’une formation consacrée au traitement irrégulier des peuplements forestiers. De nombreux sylviculteurs ont en effet manifesté depuis plusieurs années leur intérêt pour ce mode de gestion, mais la région manque de références en la matière. Il était donc utile d’organiser une formation permettant de faire le point sur les principes, les avantages mais aussi les limites de la sylviculture « irrégulière » pour que chacun puisse se positionner en connaissance de cause et disposer des bases nécessaires en cas de « passage à l’acte ». Un premier FOGEFOR a donc été organisé en 2017, dont il est ressorti la nécessité d’un complément de formation sur des aspects ciblés. Les 18 stagiaires inscrits à la session de 2018 ont ainsi pu compléter leurs savoirs et profiter du retour d’expérience d’un gestionnaire qui pratique ce mode de gestion.

 

Malgré les efforts de communication du CRPF, les deux stages proposés successivement en Tarn-et-Garonne, formation à la rédaction des Plans Simples de Gestion d’abord, cycle d’initiation ensuite, n’ont pas intéressés suffisamment de candidats pour pouvoir être maintenu.