[Vidéo] Les pins en Cévennes, ennemis ou alliés ?

Des évolutions fortes et souvent mal vécues

La vidéo "Les pins en Cévennes: ennemis ou alliés?" a été élaborée par le Centre National de la Propriété Forestière Occitanie dans l'objectif d'apporter un éclairage historique, écologique et technique sur la situation forestière dans les Cévennes.

Les paysages cévenols ont évolué de manière très importante lors du siècle dernier pour des raisons multiples et notamment la déprise agricole en lien avec les deux guerres mondiales,  un exode rural massif, un manque d'entretien de l’espace rural et les effets du changement climatique. Les vergers de Châtaigniers ont progressivement laissé la place aux Pins laricio et Pins maritimes perçus comme des envahisseurs et considérés à tort comme responsables des dépérissements constatés dans les châtaigneraies.

Lorsque les besoins en eau et en fraicheur du Châtaignier ne sont pas comblés en raison des sécheresses et des chaleurs de plus en plus fortes, les arbres s'affaiblissent, des branches et des arbres meurent. La lumière arrive alors en quantité, ce qui privilégie l'apparition des pins et leur développement. Pins laricio et maritimes, essences assez frugales ont trouvé les conditions idéales pour prospérer car leurs exigences sont adaptées au territoire cévenol. Ces deux pins ont été introduits par l’Homme afin de préserver les territoires ou de s’en servir en tant que matériau ressource dans le cadre de l’exploitation minière. En effet, le Pin laricio a été implanté pour préserver les sols érodés de montagne et les maintenir notamment lors des épisodes pluvieux violents. Le Pin maritime est lié au passé minier des Cévenols qui l’ont semé massivement sous l’impulsion des compagnies minières,  afin de pouvoir fabriquer les étais dans les galeries.

Ainsi, depuis plus de 50 ans, les arbres poussent et les pinèdes ont pris le dessus.

S'organiser collectivement pour proposer une gestion globale et vertueuse de l'espace

Pour répondre aux besoins de l’Homme de manière optimale, les espaces forestiers nécessitent un suivi et un entretien. Les peuplements doivent être desservis, travaillés, éclaircis, améliorés, renouvelés, diversifiés, adaptés afin de garantir la pérennité des forêts et de leurs services. C’est la sylviculture.

Au sein du territoire cévenol, cette gestion doit être adaptée aux conditions locales et tenir compte de certaines difficultés comme le morcellement, le risque incendie ou bien encore les conditions d’exploitation. La vidéo avance quelques éléments en faveur d’une gestion raisonnée, organisée. En plus d’une prise de conscience collective et d’une réappropriation des pinèdes par leurs propriétaires, il est sans doute nécessaire de mutualiser certaines opérations à l’échelle de parcelles voisines ou de manière plus vaste afin de rationaliser les interventions d’un point de vue technico-économique.

Quant aux modalités de cette gestion, elle devra nécessairement s’affranchir des logiques opportunistes et court-termistes. Pour répondre aux enjeux de durabilité, elle devra prendre en compte les fonctionnements écologiques, les impératifs économiques, les évolutions climatiques et les attentes locales en termes d’aménagement de l’espace. Des sylvicultures progressives peuvent être mises en place et permettre de répondre à ces attentes multiples.

C’est bien cette gestion que le Centre National de la Propriété Forestière souhaite promouvoir sur le territoire à travers la vidéo « Les pins en Cévennes : ennemis ou alliés ? ». Les personnels du CNPF peuvent ainsi accompagner individuellement et collectivement les propriétaires désireux de gérer, d’entretenir et de valoriser leurs parcelles boisées.