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Né d’une volonté de concertation accrue entre acteurs de l’eau et de la forêt, Gestofor vise à promouvoir des recommandations de gestion forestière favorables à la ressource en eau destinée à la consommation humaine. En Midi-Pyrénées, région pilote sur la thématique, s’est très tôt fait ressentir le besoin d’établir des mesures consensuelles de protection des captages d’eau.

Un constat a favorisé l’émergence du programme. Les périmètres de protection des captages et les prescriptions associées varient d’un captage à l’autre, allant de l’absence de contraintes à l’interdiction d’exploiter pour les forestiers. Il en résulte une incompréhension des gestionnaires et des propriétaires forestiers. Souvent, la méconnaissance des interventions sylvicoles par les hydrogéologues agréés est à l’origine de cette hétérogénéité. En découlent parfois des recommandations qui ne sont pas raisonnablement applicables.

Grâce aux financements apportés par les acteurs institutionnels, dont des acteurs majeurs du domaine de l’eau, des partenaires tant privés que publics se sont rassemblés pour travailler à l’élaboration d’une stratégie commune.

Le programme Gestofor trouve donc son fondement, d’une part, dans une démarche d’amélioration réglementaire et, d’autre part, au travers d’une volonté de développement des contrats pour services environnementaux.

 

Deux phases marquent l’existence du programme Gestofor :

 

Une première phase – la phase A – a permis de définir des recommandations communes de gestion des milieux forestiers concernés par la protection de la ressource en eau. Cette phase a conduit à la création d’un guide de recommandations forestières pour les captages d’eau potable. Ce guide sert de support ressource pour l’élaboration du guide pratique constitué à l’échelle nationale dans le cadre du programme « Eau + For ».

 

La seconde phase – la phase B – a pour objectif, grâce aux aides des financeurs, de mettre en place des actions concrètes sur des sites pilotes avec des forestiers volontaires. Cette phase opérationnelle a en outre pour principal objectif de préciser les surcoûts financiers des recommandations issues de la phase A.

Le guide de recommandations forestières

 

Aboutissement de la phase A, ce guide pratique, communément appelé "Guide Gestofor" est destiné tant aux gestionnaires forestiers qu’aux gestionnaires de l’eau. Sans portée réglementaire, il constitue toutefois un appui :

-   à l’acteur de l’eau dans le cadre de la définition des prescriptions et servitudes de protection des captages,

-   au forestier désireux de ne pas perturber la qualité de l’eau,

-   à la mise en place d’une démarche partenariale entre acteurs de l’eau et forestiers.

 

Discussions et échanges de connaissances entre les deux disciplines ont permis, en premier lieu, de préciser les besoins mais aussi les inquiétudes de chacun. Cette confrontation positive a aussi conduit à une réflexion nouvelle : Comment, à partir d’un diagnostic partagé, concilier les deux activités que sont la production d’eau et la production forestière ?

 

Bien que moins polluantes que d’autres activités, certaines opérations forestières n’en restent pas moins un facteur de risque vis-à-vis de la qualité des eaux. La pollution peut être d’origine chimique (hydrocarbures ou produits phytosanitaires) ou physique (turbidité de l’eau due aux travaux en eux-mêmes ou résultant d’une érosion ponctuelle, potentiellement augmentée par des coupes non contrôlées).

Les conséquences de ces pollutions dépendent de la vulnérabilité des captages face aux chantiers d’exploitation. Plusieurs paramètres entrent alors en considération (voir encart sur la vulnérabilité).

 

C’est pourquoi, deux niveaux complémentaires de recommandations sont distingués :

-           des recommandations applicables pour tous les captages, quel que soit le contexte,

-           des recommandations différenciées en fonction de la vulnérabilité des captages.

Ainsi, le guide s’articule autour d’une série de fiches spécifiques à chaque grand contexte hydrogéologique (type de captage + type d’aquifère). Les recommandations y sont adaptées en fonction d’un niveau de sensibilité défini au regard de la distance du chantier par rapport au point de captage et de la pente du terrain.