Le Massif Central, une forêt en pleine mutation
La forêt du Massif Central est principalement composée de résineux comme l’épicéa, le douglas et le pin, qui arrivent aujourd’hui à maturité économique : se pose alors la question de leur renouvellement.
De plus, ces peuplements sont particulièrement vulnérables aux changements climatiques : sécheresses estivales, températures extrêmes, et autres aléas mettent en péril la stabilité de ces forêts et remettent en cause les sylvicultures traditionnelles.
Même si la forêt, en tant que puits de carbone, peut contribuer à l’atténuation du changement climatique, elle doit également s’adapter aux conditions climatiques de plus en plus extrêmes pour rester productive et résiliente.
Il devient donc crucial de renouveler ces peuplements, tout en diversifiant les pratiques sylvicoles, afin que les forêts puissent s’adapter aux nouvelles conditions climatiques et maintenir leur capacité à stocker du carbone.

Le projet Forêt et Carbone Massif Central a pour ambition de faire du Massif Central un territoire de référence dans la lutte contre le changement climatique, en exploitant le potentiel de la forêt pour stocker du carbone tout en garantissant sa résilience face aux aléas climatiques.
Coordonné par le Centre National de la Propriété Forestière (CNPF), ce projet s’inscrit dans le cadre de la programmation 2021-2027 de la
Convention de Massif Central.
Il vise à répondre aux enjeux du dérèglement climatique en améliorant la séquestration du carbone dans les forêts privées, en valorisant les stocks de carbone existants et en préparant le Massif Central au développement du marché des compensations carbone.
Le projet Forêt et Carbone Massif Central s’appuie sur le Label Bas Carbone (LBC), une démarche lancée dans le Massif Central lors du projet VOCAL, permettant aux propriétaires forestiers de bénéficier de financements pour la gestion de leurs forêts, tout en contribuant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Objectifs du projet:
- Diagnostiquer avec une approche qualitative et dynamique le stock carbone et les enjeux/risques futurs associés (peuplements à risque de dépérissement…)
- Développer les capacités de séquestration de carbone des forêts privées du Massif Central avec ses propres enjeux d’adaptation et de biodiversité
- Expérimenter/adapter des projets carbone innovants ou pilotes en lien avec de nouvelles méthodes afin que le Massif Central soit pionnier dans la labellisation de projets via ces futures méthodes
- Promouvoir auprès des entreprises et collectivités le carbone forestier du territoire
Un projet en deux phases
Phase 1 : Diagnostic et animation
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Connaître le stock carbone forestier ; évaluer les risques pour identifier puis cibler des territoires d’actions
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Animer 8 territoires expérimentaux et volontaires par des Plans de Développement de Massifs Carbone (identifier les besoins et les freins, monter des projets forestiers label bas carbone et s’assurer de leur acceptabilité, …)
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Enquêter :
- Auprès des entreprises et collectivités du Massif Central (promouvoir le Label Bas Carbone, connaître leurs besoins, les freins, fluidifier les liens avec les porteurs de projets).
- Auprès des propriétaires forestiers du territoire depuis que le Label Bas-Carbone a vu le jour.
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Communiquer sur l’état des lieux des projets forestiers Label Bas Carbone, organiser des visites de chantiers vitrines…
Phase 2: Recherche et développement
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Analyser l’applicabilité des 3 méthodes forestières Label Bas Carbone croisées avec les besoins des entreprises, des collectivités, des propriétaires. Retour des enquêtes réalisées dans la phase 1 et terrain animation PDM Carbone. Identifier les freins et proposer des leviers pour les lever
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Expérimenter/adapter
- des projets carbone innovants/pilotes en lien avec de nouvelles méthodes, projets plus qualitatifs avec des co-bénéfices expérimentaux sur les méthodes existantes du LBC ;
- des projets pilotes basés sur futures méthodes LBC (sylviculture à couvert continu, enrichissement de régénérations vulnérables au changement climatique et libre évolution, si agrément 2024).
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Poursuivre la mise en œuvre de l'animation sur des territoires à enjeux pour ancrer la dynamique
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Communiquer en continu auprès des acteurs et partenaires du Massif Central
Phase 1 : Diagnostic
Cet état des lieux vise à connaître le stock carbone forestier et évaluer les risques encourus par ce stock face au dérèglement climatique et d'identifier des territoires d’action.
A partir des données fournies par l’IGN sur la composition des forêts des Sylvoécorégions correspondant aux territoires cibles envisagés, croisées avec les données sur les forêts privées détenues par le CNPF, et la connaissance de ces territoires par les techniciens forestiers, il sera possible d’évaluer la pertinence des territoires envisagés.
De plus, l’outil Climessences, créé par le RMT AFORCE, à partir d’un modèle conçu par l’ONF, permettra de classer les essences selon leur niveau de vulnérabilité par rapport à 3 critères : le manque d’eau, les températures élevées et le froid.
Phase 1 : les enquêtes
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Beaucoup d’acteurs nous ont demandé une actualisation de l’étude de F. Didolot (2017) qui avait été pionnière sur le sujet de la perception des services écosystémiques par les propriétaires forestiers.
Une étude avait été réalisée dans le cadre du FEDER Massif central (programme Vocal 2015-2018) auprès de 1 202 propriétaires du Massif central.
Il s’agirait cette fois de réaliser une enquête plus centrée sur le carbone puisque, depuis la 1ère enquête, le Label Bas-Carbone a vu le jour.
Les propriétaires connaissent-ils le LBC ? Les méthodes actuelles couvrent-elles leurs besoins ? Quel taux de financement serait le plus adapté ? Envisagent-ils de réaliser des boisements dans les années à venir ? Comment perçoivent-ils les financements privés, différents des subventions publiques jusqu’alors connues par eux ?
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Afin d’impliquer pleinement les acteurs économiques locaux, une enquête sera menée auprès des entreprises du Massif Central, avec pour objectif de mieux comprendre leurs besoins en matière de contribution carbone et de leur permettre de participer activement à ce projet.
L’engagement des entreprises est essentiel pour soutenir les initiatives de gestion durable des forêts, et leur participation contribuera à l'optimisation des pratiques de gestion forestière et au renforcement de la résilience du territoire face aux défis climatiques.